Fascination, de Steve Mons - J'en attendais un peu plus!

Publié le par Paco

Fascination
Steve Mons

Éditions L'Age d'Homme / 2016
165 pages

Cet ouvrage fait partie des dix livres sélectionnés pour le prix du meilleur "polar" romand qui sera décerné lors du salon du polar à Lausanne, Lausan'Noir.

L'auteur nous dévoile un début de roman bien trop standard, limite ennuyeux, pour que cela ne soit pas suspect. Deux possibilités: soit le roman ne va pas vraiment me plaire, soit un terrain miné se situe juste devant mes pieds et l'auteur est en train de placer les charges minutieusement. Bien entendu, je vais continuer à marcher et me rendre compte du résultat.

Marlène est une femme seule. Son job d'enseignante, près de Lausanne, lui donne un peu de couleur - sans plus - dans sa vie écrite plutôt en noir et blanc. Et ce n'est pas son vieux père, ancien enseignant morne et blafard qui croupit en maison de retraite, qui va lui apporter les pigments nécessaires pour colorer sa vie.

Mais un jour, un événement tragique va faire changer les choses, elle comprise. Marlène est témoin d'une mort violente dans la forêt, lors d'une promenade, et sera évidemment impliquée dans l'enquête. Cette femme, toujours en qualité de témoin, va rester un moment dans le collimateur des services de police.

Un des éléments intéressants ici demeure dans l'aspect psychologique des personnages. Les ressentis, les impressions ou encore les émotions peuvent parfois nous fournir des informations mal interprétées.

Le personnage que nous suivons dans cette histoire est peu sûr de lui, sensible mais aussi quelque peu naïf. Il est évident que la perception des choses peut radicalement changer d'un regard à un autre, même si parfois cela peut sembler invraisemblable. L'amour rend aveugle dit-on? Il y a peut-être encore bien d'autres émotions qui peuvent rendre aveugle, voire même conduire jusqu'à la fascination. Tout dépend de notre parcours de vie, de notre confiance en soi ou encore de la maîtrise de nos émotions.

L'auteur, psychologue, met un accent sur cet aspect qu'est l'esprit humain, notion qui peut parfois révéler bien des surprises. Malheureusement, j'aurais vraiment souhaité que l'auteur, vu sa fonction, m'enfouisse bien plus profondément que cela, avec grande subtilité, dans les méandres de notre esprit tordu et complexe. À ce niveau-là, je suis resté un peu sur ma faim.

Au final, je n'ai pas eu besoin d'user de trop de vigilance pour traverser ce terrain plutôt inoffensif et plat. Ce premier roman est tout de même prometteur et j'espère que Steve Mons ne va pas s'arrêter là.

Bonne lecture.

Publié dans Littérature suisse

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